Une vie de Backpacker

Définition de Wikipedia
Un routard n'a que le nécessaire dans son sac à dos, il recherche le contact avec la population locale et est plus indépendant et économe que les autres touristes. Il prend les transports en commun ou fait du pouce, dort dans des hôtels bon marché comme les auberges de jeunesse, pratique le CouchSurfing etc.

Il existe des façons variées d'être un
routard. Certains ont une route fixe, qu'ils ont planifiée, d'autres ne connaissent que la première destination et changent leurs plans au gré de leurs envies. Certains ont une date précise de retour, d'autres ne savent pas au début de leur voyage quand ils rentreront chez eux. Certains ont de l'argent pour tout le voyage, d'autres n'ont qu'un budget limité et devront trouver des petits emplois sur place pour continuer leur voyage1. L'idée générale du routard est le mouvement, il souhaite "tailler la route" et s'inscrit en cela dans l'optique d'auteurs comme Jack Kerouac qui décrivait l'activité comme "une ode aux grands espaces, une épopée, à la découverte de mondes nouveaux".
Qu'est ce que la vie de backpacker ?

Comme l'indique le nom (Back = dos, pack = sac), ce mot désigne les gens qui voyagent avec seulement leur sac à dos.
 
A premier abord on pourrait penser qu'il ne s'agit que de choisir un sac de randonnée plutôt qu'une grosse valise. Mais la "philosophie" de ce type de voyage est tout autre. Pour moi c'est très nouveau, je dois avouer que je ne m'étais même jamais penché sur ce mode de "tourisme" avant ce voyage au Canada. Tout ce que je savais c'est que je voulais être le plus libre possible. Je profite du fait d'être seul pour aller où je veux, quand je veux. Dit comme ça, cela parait magnifique, facile et évident. Néanmoins au cours des mois je me suis rendu compte que cela représentait une façon unique et originale de voyager. Aucune attache, ne pas savoir de quoi demain sera fait, devoir se déplacer avec son gros sac à la recherche d'un lit, d'une douche, être autant que possible économe...

Passer quelques jours comme ça est, je pense, à la portée de tous. Mais si, souvent, lorsqu'on part pour un long voyage, les proches peuvent nous manquer, se refaire un petit nid douillet peut permettre de passer les moments difficiles où le moral est un peu plus bas. En tant que backpacker ce nid n'existe pas et peut constituer un manque supplémentaire. Savoir où poser ses affaires, prendre les transports en communs surchargés, faire du stop au bord de la route, marcher, marcher et encore marcher... Affronter le regard des gens : en effet j'ai eu quelques réflexions mémorables dans la rue. Il faut savoir que le backpacker peut être vu comme un marginal, salle, trimballant ses puces et ses punaises de lits, un squatteur en marge de cette société si bien huilée. 

D'autres vont se vanter de voyager de façon authentique, d'être les véritables baroudeurs des temps modernes, des aventuriers, d'être plus débrouillards, plus au courant et persuadés d'être détenteurs de la véritable façon de voyager. Mais je déteste les prétentieux, et j'estime que chacun est libre de voyager comme il l'entend et aura de toute façon des expériences que moi je n'aurai pas.

... Et pour moi ?
Pour ma part, seul le sentiment de liberté m'habite. C'est un mot simple mais que j'ai compris et que je ressens encore uniquement depuis que je me mets à l'épreuve de cette façon. Ce n'est pas toujours facile, loin de là, mais plus ca va plus je suis à l'aise avec ma maison sur le dos. Cette façon de voyager m'amène à rencontrer d'autres personnes qui voyagent ainsi. Souvent des gens plein d'expériences, avec énormément d'anecdotes  à partager. Je rencontre aussi des gens qui ouvrent leur porte facilement car ils doivent savoir à quel point un simple canapé peut être vu comme un véritable château. Je déteste demander, j'ai beaucoup de mal à dire oui, mais cela fait partie aussi de mon apprentissage. Ces gens proposent leur aide avec un plaisir immense, la refuser serait une forme de mépris que je n'ai pas non plus. Seule une gêne inutile est présente mais j'y travaille.

Voyager ainsi est aussi pour moi une façon d'aller contre le temps. Je n'ai pas l'heure avec moi, je peux marcher 8 heures en ville et décider de me poser 3 heures sur un banc juste pour regarder les gens vaquer à leurs occupations, où les petits oiseaux guettant la moindre miette tombée des mains d'un passant. C'est aussi un moyen de voyager sans organiser quoi que ce soit. Surement une des choses qui repousse le plus mais pourtant, en se laissant aller ainsi, les journées sont plus que comblées grâce aux rencontres, découvertes, ou coups de tête du moment. Ces rencontres font pleinement partie de la philosophie de ce type de voyage. Je reste relativement solitaire, je ne cherche pas à me faire de nouveaux amis, pourtant les gens que je croisent sont souvent extraordinaires, je ne les appelle pas des amis, mais ce ne sont pas non plus de simples rencontres tant le partage est grand et contribuent à agrémenter mon voyage, ma propre expérience et vision de la vie.

Après maintenant 5 mois sans avoir de chez moi, j'ai l'impression que le besoin de vivre ainsi a toujours été en moi, même si par moment j'aimerais avoir mon lit et de quoi me poser, seul, sans le ronfleur du lit d'à côté, sans avoir à me dire "J'espère qu'on ne m'a rien volé". J'ai voulu me tester, mais je sais maintenant que j'ai le virus. Il y a quelque chose de grisant dans ce mode de vie et cela peut m'amener n'importe où. On se retrouve à regarder le globe terrestre et sentir que tout est à portée, il suffit, pour la millième fois, d'enfiler son sac à dos et de tendre le pouce en admettant que la route pourra nous mener loin de notre envie première.

2 comments:

  1. Merci pour cet article génial, je ne sais même pas de quand il date, peu importe : je crois que je suis en train de le choper aussi, ton virus de la liberté, et ton témoignage m'encourage à franchir le cap. Bon vent à toi, qui sait, on se croisera peut-être sans se connaître le moins du monde ! Alex.

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    1. Fonce, il n y a rien de compliqué et c est un excellent moyen de voyager. Mon sac me manque. Cet article date maintenant... Je ne préfère pas le relire :D

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